Vous prendrez bien un cours d'histoire-géographie?

Depuis maintenant 3 mois, j'apprends à connaître ce pays tant sur le plan professionnel que sur son histoire, sa culture.

Je ne vais pas faire un copier-coller de Wikipedia qui écrira bien mieux le sujet que moi. Je vous donne juste quelques jalons historiques qui m'ont permis de mieux comprendre l'environnement dans lequel je travaille.

Quelques chiffres d'abord. Le Congo Brazzaville (à ne pas confondre avec son voisin rebelle, la République Démocratique du Congo) fait 342 000 km² pour 4 755 097 d'habitants. L'espérance de vie est d'environ 58 ans et le taux de fécondité de 4,68 (bravo aux Congolaises)!

Ancienne colonie française, elle obtient son indépendance le 15 août 1960. Date historique qui permet notamment d'avoir un jour férié ;-)!

Son premier président, élu (le combat dans les urnes comme en dehors fut rude...) le 21 novembre 1959, est un abbé, l'abbé Fulbert Youlou. Si vous le googlelisez, vous verrez que c'est un personnage haut en couleur, ordonné prêtre mais indiscipliné et suspendu "a divinis" par sa hiérarchie cléricale ! Il était déjà fait pour embrasser la politique par vocation...

Ce qui est possédé en commun est négligé en commun.

En 1963, l'Abbé Fulbert Youlou est contraint à démissionner sous la pression du peuple. Je fais bref, mais un gouvernement qui institue le parti unique pour diriger et museler les libertés et les gens de façon violente, ce n'est pas forcément bien accepté même par les Congolais... 3 jours de marche révolutionnaire les 13, 14 et 15 août 1963 le forcent à partir. 

Aplhonse Massambat-Debat lui succède. D'idéologie marxiste, il instaure aussi un régime de parti unique plus teinté de rouge autour de son parti Mouvement National de la Révolution. Eh oui, la faucille et le marteau ont trouvé un terreau fertile dans ce pays... S'ensuivent 5 ans de relative stabilité avec l'aide d'une milice fortement armée. Cependant, en 1968, nouveau mouvement populaire qui fera aussi partir Alphonse Massambat-Débat. Après une période d'instabilité, le leader de l'opposition, Marien Ngouabi s'impose et devient chef de l'Etat le 1er janvier 1970. Les années qui suivront seront marquées par le régime du parti unique, Parti Congolais du Travail (PCT). 

Ce qui est important de noter durant ces quelques 20 années où la République du Congo devient la République Populaire du Congo, c'est la primauté absolue du parti sur l'Etat. Le chef du parti est LE chef de l'Etat. Les statuts du parti lui permettent de légiférer et de gérer le pays, l'administration est centralisée à Brazzaville et les postes élevés sont occupés par les cadres du parti. Le PCT est omniprésent et ominiscient. Lénifiant!

Le drapeau de la République Populaire du Congo

Dans tout cette histoire, entre guerre et paix, que fait le peuple? Il subit mais bénéficie quand même des accords avec d'autres Etats communistes comme Cuba où sont envoyés des étudiants en médecine par milliers; l'URSS où sont envoyés aussi des étudiants en médecine mais aussi des ingénieurs...; l'Allemagne de l'est aussi fait parti des pays d'accueil. Le niveau d'éducation est d'un très bon niveau, les infrastructures sont entretenues et dans un état excellent, l'administration centralisée à outrance fonctionne.

Ce qui est possédé en commun est négligé en commun.

Alors je suis surprise de trouver un pays en 2016 où le niveau de formation est élémentaire car le diplôme s'achète plus qu'il n'est obtenu. Car au fil des années, les écoles sont de moins en moins publiques et de plus en plus privées. Que dire des infrastructures routières, ferroviaires dans un état pitoyables? Que dire du réseau d'assainissement? Que dire des universités délabrés et ouverts aux quatre vents maintenant que les fenêtres et portes se sont envolées? Que dire des vestiges architecturaux communistes dont les façades tombent en ruines? Que dire d'un pays dont les richesses naturelles pourraient le faire hisser au même rang que la Norvège, pays pétrolier aussi grand et peuplé que le Congo ?

Un régime de plus en plus centré sur les besoins d'une classe politique avide d'argent et de moins en moins préoccupé par le partage des richesses.

Si on ajoute à ça des guerres civiles, dont la dernière en date est récente, de 1993 à 1997. Il y a de quoi marquer toute une jeune génération à vie.

Ces mêmes jeunes qui se retrouvent sur le marché de l'emploi à 20 ans et qui n'ont pas (ou si peu) reçu d'éducation et pour cause...